EXPRESSION CANTONAISE : « Làahm fai jí, wòhng léuih gun, fē gāau jēun. » - « Bleu pour les déchets papiers, jaune pour les canettes en aluminium, marron pour les bouteilles en plastique. » Trieur zélé de vos déchets ménagers, vous souhaitez prêcher la bonne parole auprès de vos voisins de paliers, de vos collègues, de vos amis du club de gymnastique ou de vos rencontres de l’heure de l’apéritif (« happy hour »). Si tel est le cas, retenez bien ce slogan chantant en trois temps « Làahm fai jí, wòhng léuih gun, fē gāau jēun ». « Bleu pour les déchets papiers, jaune pour les canettes en aluminium, marron pour les bouteilles en plastique. » Comme les déchets continuent de s’amonceler et que la popularité de leur tri peut encore grimper dans les sondages, ce « tube » composé en 1998 est toujours à la mode. Son lancement accompagnait jadis la campagne « 3R » (pour « réduction, réutilisation et recyclage ») du gouvernement de Hong Kong, associée à l’implantation, un peu partout en ville, des poubelles à trois couleurs. La bleue se destinait au recyclage des déchets papiers (« Làahm fai jí »), la jaune aux canettes en aluminium (« wòhng léuih gun ») et la marron se dédiait aux bouteilles en plastique (« fē gāau jēun »). D’une solidité à toute épreuve, celles-ci ont survécu aux grands typhons saisonniers (réchauffement climatique oblige). Tantôt vides, tantôt remplies à ras bord, elles continuent de trôner dans les parcs ou dans les sorties de résidences. Bien sûr, depuis 1998, d’autres couleurs de l’arc en ciel ont été ajoutées, comme le vert pour la récupération du verre. Evoquer les nuances de carnation de ces bacs en métal immuables est certes un peu court pour démontrer son engagement écologique, sa passion pour la préservation de la planète terre. Par conséquent, n’hésitez pas à user de ces deux autres phrases à tout bout de champ : « jih géi laahp saap jih géi daai jáu », exprimant l’idée « d’emmener soi-même ses propres ordures » (au lieu de les jeter en pleine nature), et, « ngóh deih yīng gōi bóu wuh wàahn gíng » indiquant que « nous devons protéger l’environnement ». Par E.M. à Hong Kong Photo : 05/24/2024 Hong Kong Park - ©Keih Saht Le Lexique : Làahm : Bleu 藍 Wòhng : Jaune 黃 Fē : Marron, couleur café 啡 Fai jí : Déchet papier 廢紙 Léuih gun : Canette en aluminium 鋁鑵 Léuih : Aluminium 鋁 Gāau jēun : Bouteille en plastique 膠罇 Gāau : Plastique 膠 Jih géi : Soi même 自己 Laahp saap : Ordure, détritus 垃圾 Daai jáu : Emporter 带帶 Ngóh deih : Nous 我哋 Yīng gōi : Devoir 應該 Bóu wuh : Protéger 保護 Wàahn gíng : Environnement 環境 Jongler avec les mots : https://www.keihsahtle.com/jongler-avec-les-mots.html
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EXPOSITION : Le Hong Kong Heritage Museum (HKHM) présente l’exposition « Un chemin vers la gloire – Mémorial du centenaire de Jin Yong, sculpté par Ren Zhe. » (« A Path to Glory – Jin Yong’s Centennial Memorial, Sculpted by Ren Zhe »). Hong Kong rend hommage à l’un de ses écrivains les plus renommés. Il y a cent ans, naissait Zha Liangyong (查良鏞), du nom anglicisé de Louis Cha, surtout connu sous le nom de plume Jin Yong (金庸). Né en 1924 à Haining dans la province chinoise du Zhejiang, il est décédé à l’âge de 94 ans, en 2018, au Port au parfum. Ses livres, traduits dans 14 langues différentes, se sont vendus à plus de 100 millions d’exemplaires dans le monde. Auteur de quinze romans aux plus de 1400 personnages, le prolifique Jin Yong est considéré comme le chef de file du mouvement de renouvellement du « wuxia » (arts martiaux et chevalerie) littéraire. Prolongeant son influence, les œuvres épiques qu’il avait commencé à rédiger à partir de 1955, ont inspiré de grands réalisateurs de films tels Wu Pang (胡鵬), Chang Cheh (张彻), Hua Shan (華山) ainsi que Wong Kar-Wai (王家衛). Jin Yong est une figure à laquelle les Hongkongais sont très attachés. Afin de commémorer son œuvre, tout en perpétuant son rayonnement dans la modernité chinoise, le Hong Kong Heritage Museum (HKHM) - le Musée du patrimoine de Hong Kong - présente, jusqu’au 7 octobre, l’exposition gratuite « Un chemin vers la gloire – Mémorial du centenaire de Jin Yong, sculpté par Ren Zhe. » (« A Path to Glory – Jin Yong’s Centennial Memorial, Sculpted by Ren Zhe »). Cette initiative est soutenue à la fois par la famille de Louis Cha et par Ming Ho Publications Corporation Limited. Cette maison d’édition détient une licence exclusive de droit d'auteur pour utiliser et adapter les romans d'arts martiaux de l’écrivain. Photo: Au HKHM - Hommage à Jin Yong - Affiche - 01/04/2024 - ©Keih Saht Le Le titre de l’exposition en cours s’inspire d’une citation du roman aux 40 chapitres le plus populaire « Le retour du héros chasseur d'aigles » (également connu sous le titre « L’aigle géant et son compagnon ») : « Servir le pays et les hommes est un chemin vers la gloire ». Celle-ci est dite par le protagoniste Guo Jing. Ce dernier explique l’impératif de se comporter en héros véritable au personnage Yang Guo, dont il se charge de l’éducation chevaleresque. Rappelons que l’intrigue de « L’aigle géant et son compagnon » se déroule sous la dynastie des Song du Sud, à l’époque de l’invasion mongole. Comme dans la plupart des fictions de Jin Yong, les valeurs traditionnelles chinoises confucéennes y sont décrites, en l’occurrence la relation respectueuse et d’admiration qui doit exister entre maître et disciple. Malgré tout, dans « Le retour du héros chasseur d'aigles », l’un des caractères s’éprend de son maître d’armes, dérogeant aux règles fondamentales du « wuxia ». Raconter cette entorse à des principes millénaires serait-elle une manière de questionner leur validité dans le monde d’aujourd’hui ? Quoi qu’il en soit, adoptant des poses inspirées des arts martiaux, les fanatiques des œuvres de Jin Yong se font une joie immense de se faire photographier à côté des 22 statues exposées. Elles redonnent vie aux illustres personnages qui les fascinent, tels Guo Jing, Huang Rong, Yang Guo, Xiaolongnu, Linghu Chong, Feng Qingyang, Zhang Wuji et Ren Woxing. A vrai dire, ces sculptures effraient un peu. Un tel élan se dégage d’elles, quelles paraissent prêtes à poursuivre leur mouvement d’attaque. Soudain nez à nez avec Guo Jing, le spectateur inquiet s’éloigne. Les yeux du héros fixent le soleil, son arc est levé. Il pourrait bien décocher une flèche. Prêtes à se mouvoir, toutes ces créatures sont tout à fait de la signature de Ren Zhe (任哲). Né à Pékin en 1983, ce jeune sculpteur surdoué de sa génération est réputé pour ses représentations contemporaines de guerriers en acier inoxydable, qui diffusent une atmosphère de puissance et d’assurance indestructible. Au HKHM, la présentation de ses statues conquérantes, pour la plupart situées au premier étage du musée, s’accompagne d’installations multimédias créées par l’équipe de Victor Wong, l’inventeur du premier peintre à l'encre intelligence artificielle, A.I. Gemini. Victor Wong est célèbre aussi pour ses installations artistiques numériques immersives dans plusieurs autres musées (au Hong Kong Palace Museum ou au Hong Kong Science Museum). Tous les moyens modernes sont mobilisés pour plonger le public de l’an 2024 dans ce monde « wuxia » revisité de Jin Yong, où l’imaginaire côtoie de multiples cadres historiques, allant du 6ième siècle avant Jésus Christ jusqu’au 18ième siècle, à l’époque de la dynastie Qing. Photo: Au HKHM - Buste de Louis Cha - Sculpture de Ren Zhe - 04/01/2024 - ©Keih Saht Le Quant au visiteur qui souhaite se remémorer le visage de son romancier favori, celui-ci est convié au rez-de-chaussée, à la galerie permanente qui lui est dédiée (inaugurée en 2017). Il y contemplera le buste de 60 centimètres de haut de Louis Cha (offert au musée par sa famille) calqué sur son image des dernières années. Ce portrait également a été sculpté par Ren Zhe. Bien d’autres trésors encore y attendent les pèlerins, comme le stylo à plume ou le presse-papier en forme de dragon utilisés par l’auteur. D’anciens numéros du journal Ming Pao nous rappellent, qu’avant d’être écrivain à succès, Louis Cha était journaliste. C’est lui-même qui avait cofondé, en 1959, avec son camarade de classe Shen Baoxin (沈寶新), le journal hongkongais dont il était le rédacteur en chef et où il publiait, sous forme d’articles, la plupart de ses fictions. La politique non plus n’était guère un domaine étranger à cet homme engagé. Membre du comité de rédaction de la Loi fondamentale de Hong Kong (constitué après la déclaration commune sino-britannique de 1984, annonçant la rétrocession du territoire à la Chine populaire), Louis Cha a participé au Comité préparatoire destiné à superviser la période transitoire menant à la rétrocession, le 1er juillet 1997. A l’image de ses héros modèles, Jin Yong était un chevalier doté de plusieurs cordes à son arc. Par E.M. à Hong Kong Chronique simultanément publiée sur le site de Les Soirées de Paris https://www.lessoireesdeparis.com, édité par Philippe Bonnet Arts et célébrités : https://www.keihsahtle.com/arts-et-celebrites.html
EXPRESSION CANTONAISE : « Mh sái gāp, jeui gán yiu faai » - « Pas besoin de se presser, le plus important est d’être rapide » Si l’une de vos connaissances vous raconte tout et son contraire, alors, vous pouvez lui rétorquer, un sourire au coin des lèvres, « Mh sái gāp, jeui gán yiu faai » - « Pas besoin de se presser, le plus important est d’être rapide ». Le fait que ses propres contradictions soient démasquées sur le ton de la plaisanterie ne fâchera point votre interlocuteur. Il analysera cette antithèse comme une amicale moquerie. Pourtant, à Hong Kong, la notion du temps est d’extrême importance. Habituellement, on ne plaisante guère avec. Perdre son temps est une infamie. D’ailleurs, vous ne cesserez d’entendre, du lever au coucher du soleil, « Faai dī lā » - « Dépêchez-vous ! », « Faai dī lā » - « Plus vite ! ». Dans l’hypothèse où cette interjection s’adresserait directement à vous, vous pouvez l’interpréter de deux manières. Premier scénario, il peut tout bonnement s’agir d’une manière cordiale, gentille, attentionnée d’encourager votre effort d’accélérer la cadence. Deuxième scénario, votre nonchalance rêveuse, pur exotisme à près de 10 000 km de Lutèce, commence à faire perdre patience. Dans ce cas, « Faai dī lā » se comprend comme un dernier avertissement, avant que la moutarde ne monte au nez de celui avec qui vous avez affaire. Si vous avez jeté l’ancre au Port au Parfum pour vivre au ralenti en effeuillant la marguerite, vous vous êtes fourvoyés. Au cœur de sa zone urbaine, parmi les plus denses au monde, la maximisation du rapport action sur temps est absolument fondamentale. Il tient à cœur de ses habitants que la circulation des hommes, des véhicules, bref de tout ce qui peut constituer un flux, ne soit jamais interrompue. C’est pourquoi - rendons à César ce qui est à César ! –, grâce à ce gène de la célérité, les éventuels embouteillages qui pourraient paraitre spectaculaires à première vue ne durent jamais très longtemps. Par E.M. à Hong Kong Photo : 08/09/2023 Wan Chai - ©Keih Saht Le Lexique : Mh sái gāp, jeui gán yiu faai : Pas besoin de se presser, le plus important est d’être rapide 唔使急, 最緊要快 Mh sái : Pas besoin 唔使 Gán yiu : Important 緊要 Faai : Rapide 快 Faai dī lā : Plus vite ! 快啲啦 Jongler avec les mots : https://www.keihsahtle.com/jongler-avec-les-mots.html
EXPRESSION CANTONAISE : « Sihk jó jóu chāan meih a ? » - « Avez-vous déjà pris votre petit déjeuner ? » « Sihk jó faahn meih a ? » - « Avez-vous déjà mangé ? » Matin, midi et soir, les gens que vous rencontrez vous posent ces questions qu’il ne faudrait pas prendre au pied de la lettre. Ne vous y méprenez pas, il ne s’agit guère d’une invitation à petit-déjeuner, ni à déjeuner ou à dîner avec eux ! Cette expression est simplement une façon de vous saluer aimablement. Vous demander si vous avez déjà pris votre repas équivaut à vous demander, avec bonhommie, comment vous allez. Comment y répondre poliment ? Laconiquement mais en suivant le même registre. Tout bonnement par « Sihk jó lā », en l’occurrence « J’ai déjà mangé. Sinon, si vous êtes fier de faire remarquer que vous jeûnez, deux mots suffisent, « Meih sihk », pour « pas encore. » Cela dit, cette précision paraîtra décalée car la coutume est de répondre « Sihk jó lā ». Nul besoin, ici, de rentrer dans les détails de votre régime alimentaire. Ils ne feront qu’encombrer votre interlocuteur qui partait d’une bonne intention en vous saluant, bien qu’il soit pressé de vaquer aux mille et une occupations programmées de sa vie quotidienne. Si vous tenez absolument à démontrer que vous êtes quelqu’un d’attentionné, éventuellement, vous pouvez ajouter « Léih lē ? », c’est-à- dire « Et vous ? ». Surtout, ne vous vexez si celui qui reçoit votre réponse ne vous écoute plus, replongé depuis belle lurette dans la lecture attentive de son téléphone mobile. De son point de vue, la conversation est peut-être terminée depuis un moment, dès réception de la confirmation - par ailleurs grandement anticipée - que vous n’aviez point l’estomac vide. Par E.M. à Hong Kong Photo: 01/24/2024 Jade Garden à Tsim Sha Tsui - ©Keih Saht Le Lexique : Sihk faahn : Manger 食飯 Jóu chāan : Petit-déjeuner 早餐 Sihk jó jóu chāan meih a ? : Avez-vous déjà pris votre petit-déjeuner / Comment allez-vous ? 食咗早餐未呀 ? Sihk jó faahn meih a ? : Avez-vous déjà mangé ? / Comment allez-vous ? 食咗飯未呀? Sihk jó lā. : J’ai déjà mangé 食咗喇 Meih sihk. : Je n’ai pas encore mangé. 未食 Léih lē ? : Qu’en est-il de vous (toi) ? 你呢 Jongler avec les mots : https://www.keihsahtle.com/jongler-avec-les-mots.html
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Janvier 2025
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Expression cantonaise
Exposition Musée Artiste |